Bali me manque (4): les Balinais

Quatrième volet de notre voyage à Bali. Si vous n’êtes pas déjà partis entretemps, nous pensons vous convaincre avec ces derniers détails.

Les massages

Bali ne serait pas cette perfection sans ses massages. Je ne vous parle pas et ne vous parlerai jamais de l’infâme tourisme sexuel, plaie de notre société. Non, je vous parle là de massages, qui massent, détendent et vous remettent droit. Ils sont réputés et à Ubud, nous en avons profité tous les jours. Ils coûtent une bouchée de pain: nous en avions pour 7 euros l’heure par personne. La première fois, on voit arriver, avec un sourire narquois et défiant, ces petits bouts de femme, qui font 1m50 et 35 kg toutes mouillées. Elles vous demandent où vous avez mal, pour les plus bavardes. Les autres le découvrent au fur et à mesure. Toutes vos articulations y passeront. Tout va craquer. Ces mini-êtres ont des doigts de fée et une force de titan à vous faire invoquer les Dieux ou votre mère pour qu’elles s’arrêtent, même une seconde, particulièrement si vous avez demandé un deep massage. Notez que si les doigts ne suffisent pas, elles y mettent les coudes. C’est un massacre, les premiers jours. Vous partez groggy, l’impression d’être un sharpei. Ce qu’il faut, c’est y aller en fin de journée et prévoir au plus de vous restaurer avant de filer vous coucher. Si vous êtes une force de la nature, vous pouvez alors envisager d’assister à un spectacle de danse balinaise, mais on vous aura prévenu.

DSC03136

(danse balinaise- © La Chouette et le Poisson-lune)

Nonobstant, ces femmes vous font un bien fou. Chaque jour, vous vous sentez un peu mieux après être passé dans leurs mains. Un jour, vous craquez pour terminer la séance dans un bain de pétales de fleurs. Vous êtes American Beauty. C’est à ce moment précis que vous avez envie de tout plaquer.

Les ratées de la communication

Bali ne serait pas cette perfection sans ses ratées. Il y en a. Eh oui. Les Balinais ont le défaut de leur qualité: ils ne savent pas dire non. Dans 90% des cas, c’est chouette. Mais les 10% restant peuvent être synonymes de vraie galère. Ainsi en fut-il en ce qui nous concerne dans les pourtant sublimes rizières de Jatiluwih. Une merveille de panorama sur des rizières en terrasse auxquelles on pense pour l’Unesco. Notre chauffeur nous y laissa pour que nous nous y promenions. Les rizières que ces gens descendent en tongs, nous avons eu du mal à les traverser en chaussures Gore-tex…c’est dire que ça partait mal.

DSC03102

(rizières avec nurserie- © La Chouette et le Poisson-lune)

Ca glissait, une horreur. Alors quand nous nous sommes retrouvés en bas sur un chemin, nous fûmes ravis. Nous rencontrâmes des hommes à l’une des entrées du site qui étaient là pour faire payer. Nous leur demandâmes si le chemin faisait une boucle. Ils répondirent oui. Confiants et sereins, nous voici donc partis. La balade se transforma en trekking, mais ce n’est pas cela qui nous a effrayé. Non. Le problème était que nous avancions depuis déjà un long moment mais à aucun endroit, nous ne tournions. Nous allions toujours tout droit. Or, si le chemin fait une boucle, à un moment donné, logiquement il faut avoir un semblant de courbe. Ah si, j’insiste.

Plus on s’enfonçait, plus il était rare d’apercevoir quelqu’un. Quand nous rencontrâmes deux hommes, nous essayâmes de demander notre chemin, mais aucun des deux ne parlait anglais pour le coup. Il a bien fallu qu’à un moment on s’arrête pour faire le point. Cela faisait deux heures que nous marchions, en descente, et le jour allait décliner dans moins de deux heures. Nous n’avions pas de plan; nous n’en avions pas besoin: LE CHEMIN FAISAIT UNE BOUCLE. Mais face à l’évidence de notre égarement, il fallait agir. Nous décidâmes de continuer notre chemin jusqu’à nous retrouver ailleurs qu’au milieu des rizières, genre un endroit reconnaissable et surtout descriptible pour que notre chauffeur nous indique le chemin à prendre. Nous l’avons affolé au téléphone. Il ne pouvait pas venir nous chercher car nous étions à plus de 2h de route, que la nuit allait tomber et qu’il fallait encore rentrer. Nous n’avions pas d’autre choix que de faire demi-tour et de traverser les rizières en les remontant, au besoin en s’aidant des lumières du village au-dessus. Nous voici donc tout-à-fait rassurés. Perdus au milieu des rizières. Avantages: il n’y a pas une faune délirante. De ce point de vue, ça ne craignait rien. Les nuits ne sont pas froides. Il n’y a pas de passage, donc au pire, on dort à la belle étoile. Encore faut-il ne pas se retrouver sur une rizière toute gluante d’humidité pour dormir… Autre inconvénient: qu’allait faire notre chauffeur? Pas trop le choix donc, il allait falloir se bouger et rentrer fissa.

Après 1h30 de marche retour, par un incroyable hasard, nous arrivâmes sur un chemin que nous avions déjà pris plus tôt et dont on savait qu’il était un accès vers le village. Par un tout aussi incroyable hasard, deux scooters arrivaient à ce moment-là. Notre chauffeur conduisait l’un d’eux épanoui et ravi d’avoir remis la main sur ses deux idiots de Français. Je reconnus le chauffeur sur le second scooter comme l’un des hommes à qui nous avions demandé si le chemin emprunté faisait une boucle. Notre chauffeur avait loué les deux scooters pour venir nous récupérer dans les rizières et arpentait ainsi le site en suivant les suppositions du second et les rumeurs des villageois qui avaient cru apercevoir deux farfelus en croquenauds.

Nous voici donc repartis enfourchant la bécane chacun derrière un  chauffeur qui ne lésinait ni l’un ni l’autre sur aucun trou ni aucune bosse du chemin. Nous revînmes à l’entrée du site où les gardes de l’entrée étaient toujours au même endroit. Nous leur demandâmes par chauffeur-traducteur interposé, où il aurait fallu tourner. Ils répondirent tout-de-go, que non cela ne faisait pas une boucle. Qu’ils nous avaient dit oui, parce qu’ils n’avaient pas compris ce que nous avions demandé. Logique, le Balinais n’en est pas moins serviable….

Méfiez-vous par conséquent d’une chose à Bali : le “oui” de ses habitants, jamais méchant mais peut-être inattendu, voire embarrassant.

Image à la une: (Rizière de Jatiluwih- © La Chouette et le Poisson-lune)

Tagged with: , , , , ,
Publié dans Bali, carnets de voyage

Laisser un commentaire

La chouette et le poisson-lune

Follow La Chouette et le Poisson-lune on WordPress.com

Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et être notifié par email des nouvelles publications.